Sr. M. Albina Quingostas
J’ai été invitée par la plus jeune sœur de la Délégation, un matin comme beaucoup d’autres, à la rencontrer à 10 heures ! Comme elle m’a dit qu’elle voulait me parler, j’ai pensé “et alors ?“, j’ai accepté tout de suite et je lui ai dit “souviens-toi que je n’aime pas les photos”. Ce matin, une chaleur très généreuse est venue visiter notre Portugal et lorsque cette jeune sœur est venue m’appeler en pensant que je ne me souvenais pas de notre rendez-vous, mais je m’en souvenais bien, je lui ai demandé “dois-je porter la robe bleue ?”, lorsqu’elle m’a dit que ce n’était pas nécessaire, cela m’a déconcertée encore plus ! Elle m’a fait asseoir à l’endroit où elle a l’habitude de s’asseoir à l’apostolat et m’a demandé : ” ma sœur, qui êtes-vous ? “, ah, ces jeunes, ” avez-vous envie de plaisanter avec moi ? “. Elle a répété la question et c’est avec beaucoup d’émotion que j’ai commencé à lui dire :
” Je m’appelle Sœur Maria Albina, je suis née le 1er novembre 1933, j’ai 89 ans et je suis portugaise, du Minho, au nord du Portugal, une très belle région à la frontière de l’Espagne… Je suis la plus âgée des sœurs portugaises, mais pas la première portugaise de la Congrégation ! J’ai perdu ma mère à 8 ans et mon père à 15 ans, je suis la quatrième de cinq enfants et ma famille a toujours été très catholique !
Très jeune, je suis allée vivre dans une famille qui m’a toujours beaucoup aimée, ce n’était pas une période facile, j’ai commencé à travailler très tôt et à 22 ans je suis entrée dans la Congrégation, au Portugal. Après ma première formation en Italie, j’ai fait ma première profession en 1959 et je me suis rendu au Brésil ; j’ai voyagé sur le bateau “Conte Grande”, où le pape Pie XII avait également voyagé lorsqu’il était cardinal. Je suis arrivé jusqu’à Rio de Janeiro, un long voyage au cours duquel j’ai également été bien accueilli par le capitaine et l’aumônier m’a confié la responsabilité de la prière pendant les jours de navigation ! Je garde un bon souvenir de ce voyage que j’ai fait avec 12 autres sœurs, j’étais la seule disciple du Divin Maître et la plus jeune !
Le voyage a duré trois jours de l’Italie au Portugal et onze plus ou moins du Portugal à Rio de Janeiro. Quand nous sommes arrivées à Rio, j’ai été accueillie par les Filles de Saint Paul, à l’époque Sœur Salvatoris était la Mère Supérieure du Brésil. Plus tard, je suis allée à São Paulo, rue Bergueiro, avec les 8 premières sœurs, Mère Alexandrina et Sœur Bruna. Je faisais partie du troisième groupe à arriver dans ce pays ! Je suis restée dans cette résidence jusqu’à l’arrivée de Madre Maestra qui, à cette époque, était en tournée en Amérique latine avec Madre Tecla Merlo des Filles de Saint Paul. Après plus ou moins quatre mois, j’ai été destinée au Séminaire de la Cité paulinienne où j’ai remplacé Sœur. M. Modesta.
Quand Mère Bartholomea est arrivée du Portugal, avec Sœur M. Scholastica, la première sœur disciple du Divin Maître brésilienne qui venait du noviciat, nous sommes allées à Caxias do Sul, où nous avons ouvert la communauté au Séminaire paulinien dans le quartier de San Ciro, aujourd’hui rue Jacques Alberione. L’année suivante, nous avons ouvert notre première maison en bois à Caxias do Sul !
C’étaient des temps difficiles mais je n’ai jamais manqué d’enthousiasme pour vivre pleinement ma mission ! J’ai fait ma profession perpétuelle à São Paulo et, après neuf ans en terre brésilienne, je suis retournée au Portugal.
J’ai passé la plus grande partie de ma vie entre la cuisine et le réfectoire dans des maisons de prêtres, des séminaires. En 1980, avec Mère M. Giannina Baldissera et plus tard Sœur M. Fatima Nogueira, nous avons commencé une nouvelle réalité à Porto où nous avons ouvert l’Apostolat Liturgique dans le
‘Largo do Loios’, au début c’était très difficile, nous nous sommes adaptées dans cet espace aussi pour vivre, jusqu’à ce que nous trouvions une maison, de l’autre côté de la ville !
Je n’ai pas vécu des moments faciles, commencer de nouvelles réalités apporte de nouveaux défis, mais j’ai toujours servi le Seigneur fidèlement et maintenant, à 88 ans, je demande à continuer à être fidèle jusqu’à la fin… Dieu a toujours été bon pour moi et moi, avec mon fort caractère et la ténacité qui m’a toujours distinguée, j’ai essayé de le servir au mieux là où Il m’appelait à vivre. Je suis agée mais je continue à servir le Seigneur joyeusement chaque jour, aussi longtemps qu’Il le voudra !
La Congrégation et moi n’avons que quelques années d’écart, j’ai 10 ans de moins, et je suis heureuse de dire “que je vous ai vu grandir comme vous m’avez vu grandir !